lundi 13 décembre 2010

Conventum


Il y a dix ans, je terminais mes études secondaires.
Samedi dernier, je rencontrais tous les gens que j'avais rencontré dans cette autre vie, 10 ans plus tôt.

J'avais l'impression que rien n'avait bougé en Beauce. Tout le monde avait les mêmes yeux, les mêmes expressions. Certaines personnes avait été rembourrées avec des oreillers, d'autres étaient tombées dans les suppléments vitaminés mais personne n'avait vraiment changé. C'était comme reprendre une conversation après 10 ans. Où en étais-je encore? Ah oui...

Ma fin de semaine était un retour dans le passé où je pouvais admirer mon futur des bouts des doigts. Il était à seulement quelques heures de voiture après tout. Les groupes se reformaient machinalement. Pourquoi est-ce que j'aurais voulu tenter un rapprochement avec des gens à qui je n'ai rien trouvé à dire il y a des années? Je vois vraiment plein de bonnes raisons... mais pourtant, je suis allée avec la facilité des amitiés de longues dates et des anecdotes pré-mâchées. Ce que c'était réconfortant!

Ma fin de semaine sentait la maison familiale après une longue absence. Elle m'a fait prendre conscience du rythme de ma vie et de mes ambitions. C'était une gorgée d'eau lors d'un marathon. Elle m'a fait prendre conscience de la multitude d'autres voix que j'aurais pu prendre.

Toutes les personnes présentes avaient eu la même éducation, les mêmes opportunités de s'impliquer dans la vie étudiante et pourtant, les chemins à la fin du secondaires s'étaient multipliés, façonnés par autant de personnalités.

Le plus surprenant c'est que tout le monde a trouvé le sien et que toutes ces routes se soient recroisées par une nuit froide de décembre, dans le bar de Sainte-Marie dans lequel personne nous a demandé nos cartes.

samedi 4 décembre 2010

Tout le monde à bord.

L'automne, c'est de loin ma saison préférée. Il fait froid, on sort les gros chandails de laine et les foulards, la nature arborent ses plus belles couleurs, on inaugure le foyer, on fabrique des costumes pour l'Halloween...etc. Je pourrais faire une note complète seulement sur les bonheurs d'octobre.

La seule chose que je reproche à l'automne, c'est qu'elle force l'hibernation des vélos. 

Je déteste les transports en commun. J'aime mieux marcher une heure en talon haut en pleine tempête de neige ou coller ma langue sur le poteau gelé des horaires d'autobus que de prendre le métro bondé un matin ensoleillé. 

Fidèle à mon habitude, j'étire toujours la date fatidique ou je devrai me résigner à ranger ma bicyclette: je change de trajet lorsque la piste cyclable commence à être glacée, je mets ma tuque en dessous de mon casque et des mitaines par dessus mes gants lorsqu'il fait -10 degrés celsius...jusqu'à ce que je n'ai plus le choix et que je m'achète, résignée, ma passe mensuelle de la STM.

Vendredi dernier, je me suis dirigée vers mon arrêt d'autobus habituel avec l'entrain d'un enfant allant chez le dentiste. Je me suis mise dans la file indienne, silencieuse, tentant de faire le deuil de mon vélo mauve lorsque, après trois passages d'autobus hors service, la bête est arrivée. Vrombrissante, pleine à craquer, les fenêtres humides cachant les visages ternes des gens à bord, la 197 était exactement ce que je me rappelais d'elle.

Les portes se sont ouvertes et j'ai été accueillie, contre toutes attentes, par le sourire chaleureux de son chauffeur. Le monsieur, derrière son gros volant, saluait tous les nouveaux passagers, complimentait le chapeau de la vieille dame, agaçait l'adolescent qui cherchait son portefeuille, rappelait le nombre de passages restants sur les cartes Opus des voyageurs. J'étais sous le choc. Dans cet autobus, les gens étaient souriants, les gens s'échangeaient des regards complices! Et le chauffeur en ajoutait: il commentait le trajet et faisait des jeux de mots avec le nom des rues que l'on croisait. Je redécouvrais ma ville. Exemple cocasse: "Arrêt Normandville. Puisqu'être coincés dans un autobus le matin c'est une Norme-en-ville." 

Tout essai pour égayer un trajet d'autobus doit être salué et encouragé. J'ai donc souri de bon coeur tout en remarquant que la foule autour de moi faisait de même. Je vivais le moment de collectivité qui m'avait toujours échappé du terme transport en COMMUN. Je croyais depuis des années que la seule chose que nous avions tous en commun était le drame de tous le prendre ensemble quotidiennement.

Arrivé à la station Rosemont, notre chauffeur d'autobus s'est transformé en pilote de ligne. Il nous a décliné l'heure d'arrivée, la météo et les activités de la fin de semaine à ne pas manquer. Beaucoup de gens ont fait l'effort de sortir par la porte de devant pour le saluer et lui dire comment leur trajet avait été amical grâce à lui. Il va sans dire que j'étais parmi ces personnes.

J'avais le coeur léger lorsque je me suis engoufrée dans le puit sans fond du métro...


mercredi 1 décembre 2010

C'est bien naturel.



Acheter son sapin de Noël est un choix très important. 
Un peu comme la chirurgie esthétique.

La famille immédiate ainsi que les meilleurs amis ont bien entendu un rôle à jouer dans notre décision d'acheter un sapin naturel ou artificiel. 

Certaines personnes vous parleront de leurs mauvaises expériences: "Même si je suis allée le chercher dans la meilleure sapinière de la province, mon sapin a séché en quelques jours. J'ai retrouvé des aiguilles toute l'année. Quel bordel! Ça sent bon le naturel, mais qui veut voir une vieille branche dans son salon?", "Non, les sapins artificiels ne sont que de pâles imitations du vrai roi des forêt. J'en ai acheté un une année, j'ai attendu la magie de Noël longtemps...". Les plus optimistes vous feront miroiter les bons côtés: "Le sapin de Noël artificiel, c'est extraordinaire. Tu n'as rien à faire, il est toujours beau lorsque tu le sors de sa boîte. En plus, il ne vieillit jamais! Tu peux le conserver des années si tu le choisis bien. Tu ne pourras jamais faire la différence avec un vrai.", " Bien hydraté et entretenu, le sapin naturel se conserve très beau, très longtemps. Moi, ce que j'aime, c'est les imperfections, ça le rend unique!". 

Au final, tout le monde a son opinion, mais la grande décision revient à la personne qui aura à vivre  avec au quotidien. Naturel? Artificiel? Telle est la question.

Parfois, c'est la douce moitié qui nous fait pencher d'un côté. J'ai une amie par exemple qui est passé au sapin artificiel parce que son copain aimait mieux le plastique. Je ne suis absolument pas contre, ils en avaient parlé longtemps avant et maintenant, ils ont l'air bien heureux avec leur sapin artificiel, bien haut et fier. Je ne peux toutefois pas m'empêcher de penser qu'il a dû regarder trop de revues de décoration en grandissant. Il a dû se faire convaincre de ce qu'un sapin devrait avoir l'air et ne peut plus admirer un sapin un peu plus petit mais avec beaucoup plus de charme. 

C'est simplement que je ne peux même pas imaginer laisser tomber mon sapin de Noël naturel. C'est une tradition dans la famille, ça me rappelle les tendres moments de mon enfance. Est-ce que les enfants auront de si beaux souvenirs avec leur sapin artificiel? Depuis toujours, chez-nous, c'est le sapin naturel qui trône au milieu de notre salon. Je ne veux pas que ça change. 

La beauté d'un sapin vient du regard qu'on lui porte et de l'amour avec lequel nous le décorons. Bon, c'est vrai qu'il faut  bien l'habiller notre sapin pour mettre ses plus beaux attraits en valeur, mais il suffit de le mettre à son meilleur jour pour le faire briller de tous ses éclats.

Je suis certaine qu'il y a un lien à faire entre les personnes qui préfèrent les boules manufacturées identiques pour le temps des fêtes et celles qui optent pour la chirurgie plastique. Tout comme il y aurait une corrélation étroite entre les gens qui chérissent les ornements artisanaux et autres reliques familiales et qui achètent leur sapin de Noël naturel. J'aimerais voir la liste des questions de ce sondage... ho!ho!ho!