lundi 19 novembre 2012

Un nouveau souffle

Ça va presque faire deux ans que je n'ai pas écris mon blog. Je ne m'attarderai même pas à vous trouver une excuse bidon pour m'apaiser les remords de la plume frileuse.

J'avais seulement une folle envie de revenir vous hanter, quelques six cent jours plus loin. C'est l'automne. J'ai envie de renaître dans le chaud et dans la neige. Mon coeur est en musique et j'ai envie de le murmurer dans un haut-parleur.

J'ai envie de prendre une photo de ma vie et de l'envoyer dans l'espace. J'ai surtout envie de voir ce qu'un extraterrestre y comprendrait avec la déformation des années lumières.

lundi 13 décembre 2010

Conventum


Il y a dix ans, je terminais mes études secondaires.
Samedi dernier, je rencontrais tous les gens que j'avais rencontré dans cette autre vie, 10 ans plus tôt.

J'avais l'impression que rien n'avait bougé en Beauce. Tout le monde avait les mêmes yeux, les mêmes expressions. Certaines personnes avait été rembourrées avec des oreillers, d'autres étaient tombées dans les suppléments vitaminés mais personne n'avait vraiment changé. C'était comme reprendre une conversation après 10 ans. Où en étais-je encore? Ah oui...

Ma fin de semaine était un retour dans le passé où je pouvais admirer mon futur des bouts des doigts. Il était à seulement quelques heures de voiture après tout. Les groupes se reformaient machinalement. Pourquoi est-ce que j'aurais voulu tenter un rapprochement avec des gens à qui je n'ai rien trouvé à dire il y a des années? Je vois vraiment plein de bonnes raisons... mais pourtant, je suis allée avec la facilité des amitiés de longues dates et des anecdotes pré-mâchées. Ce que c'était réconfortant!

Ma fin de semaine sentait la maison familiale après une longue absence. Elle m'a fait prendre conscience du rythme de ma vie et de mes ambitions. C'était une gorgée d'eau lors d'un marathon. Elle m'a fait prendre conscience de la multitude d'autres voix que j'aurais pu prendre.

Toutes les personnes présentes avaient eu la même éducation, les mêmes opportunités de s'impliquer dans la vie étudiante et pourtant, les chemins à la fin du secondaires s'étaient multipliés, façonnés par autant de personnalités.

Le plus surprenant c'est que tout le monde a trouvé le sien et que toutes ces routes se soient recroisées par une nuit froide de décembre, dans le bar de Sainte-Marie dans lequel personne nous a demandé nos cartes.

samedi 4 décembre 2010

Tout le monde à bord.

L'automne, c'est de loin ma saison préférée. Il fait froid, on sort les gros chandails de laine et les foulards, la nature arborent ses plus belles couleurs, on inaugure le foyer, on fabrique des costumes pour l'Halloween...etc. Je pourrais faire une note complète seulement sur les bonheurs d'octobre.

La seule chose que je reproche à l'automne, c'est qu'elle force l'hibernation des vélos. 

Je déteste les transports en commun. J'aime mieux marcher une heure en talon haut en pleine tempête de neige ou coller ma langue sur le poteau gelé des horaires d'autobus que de prendre le métro bondé un matin ensoleillé. 

Fidèle à mon habitude, j'étire toujours la date fatidique ou je devrai me résigner à ranger ma bicyclette: je change de trajet lorsque la piste cyclable commence à être glacée, je mets ma tuque en dessous de mon casque et des mitaines par dessus mes gants lorsqu'il fait -10 degrés celsius...jusqu'à ce que je n'ai plus le choix et que je m'achète, résignée, ma passe mensuelle de la STM.

Vendredi dernier, je me suis dirigée vers mon arrêt d'autobus habituel avec l'entrain d'un enfant allant chez le dentiste. Je me suis mise dans la file indienne, silencieuse, tentant de faire le deuil de mon vélo mauve lorsque, après trois passages d'autobus hors service, la bête est arrivée. Vrombrissante, pleine à craquer, les fenêtres humides cachant les visages ternes des gens à bord, la 197 était exactement ce que je me rappelais d'elle.

Les portes se sont ouvertes et j'ai été accueillie, contre toutes attentes, par le sourire chaleureux de son chauffeur. Le monsieur, derrière son gros volant, saluait tous les nouveaux passagers, complimentait le chapeau de la vieille dame, agaçait l'adolescent qui cherchait son portefeuille, rappelait le nombre de passages restants sur les cartes Opus des voyageurs. J'étais sous le choc. Dans cet autobus, les gens étaient souriants, les gens s'échangeaient des regards complices! Et le chauffeur en ajoutait: il commentait le trajet et faisait des jeux de mots avec le nom des rues que l'on croisait. Je redécouvrais ma ville. Exemple cocasse: "Arrêt Normandville. Puisqu'être coincés dans un autobus le matin c'est une Norme-en-ville." 

Tout essai pour égayer un trajet d'autobus doit être salué et encouragé. J'ai donc souri de bon coeur tout en remarquant que la foule autour de moi faisait de même. Je vivais le moment de collectivité qui m'avait toujours échappé du terme transport en COMMUN. Je croyais depuis des années que la seule chose que nous avions tous en commun était le drame de tous le prendre ensemble quotidiennement.

Arrivé à la station Rosemont, notre chauffeur d'autobus s'est transformé en pilote de ligne. Il nous a décliné l'heure d'arrivée, la météo et les activités de la fin de semaine à ne pas manquer. Beaucoup de gens ont fait l'effort de sortir par la porte de devant pour le saluer et lui dire comment leur trajet avait été amical grâce à lui. Il va sans dire que j'étais parmi ces personnes.

J'avais le coeur léger lorsque je me suis engoufrée dans le puit sans fond du métro...


mercredi 1 décembre 2010

C'est bien naturel.



Acheter son sapin de Noël est un choix très important. 
Un peu comme la chirurgie esthétique.

La famille immédiate ainsi que les meilleurs amis ont bien entendu un rôle à jouer dans notre décision d'acheter un sapin naturel ou artificiel. 

Certaines personnes vous parleront de leurs mauvaises expériences: "Même si je suis allée le chercher dans la meilleure sapinière de la province, mon sapin a séché en quelques jours. J'ai retrouvé des aiguilles toute l'année. Quel bordel! Ça sent bon le naturel, mais qui veut voir une vieille branche dans son salon?", "Non, les sapins artificiels ne sont que de pâles imitations du vrai roi des forêt. J'en ai acheté un une année, j'ai attendu la magie de Noël longtemps...". Les plus optimistes vous feront miroiter les bons côtés: "Le sapin de Noël artificiel, c'est extraordinaire. Tu n'as rien à faire, il est toujours beau lorsque tu le sors de sa boîte. En plus, il ne vieillit jamais! Tu peux le conserver des années si tu le choisis bien. Tu ne pourras jamais faire la différence avec un vrai.", " Bien hydraté et entretenu, le sapin naturel se conserve très beau, très longtemps. Moi, ce que j'aime, c'est les imperfections, ça le rend unique!". 

Au final, tout le monde a son opinion, mais la grande décision revient à la personne qui aura à vivre  avec au quotidien. Naturel? Artificiel? Telle est la question.

Parfois, c'est la douce moitié qui nous fait pencher d'un côté. J'ai une amie par exemple qui est passé au sapin artificiel parce que son copain aimait mieux le plastique. Je ne suis absolument pas contre, ils en avaient parlé longtemps avant et maintenant, ils ont l'air bien heureux avec leur sapin artificiel, bien haut et fier. Je ne peux toutefois pas m'empêcher de penser qu'il a dû regarder trop de revues de décoration en grandissant. Il a dû se faire convaincre de ce qu'un sapin devrait avoir l'air et ne peut plus admirer un sapin un peu plus petit mais avec beaucoup plus de charme. 

C'est simplement que je ne peux même pas imaginer laisser tomber mon sapin de Noël naturel. C'est une tradition dans la famille, ça me rappelle les tendres moments de mon enfance. Est-ce que les enfants auront de si beaux souvenirs avec leur sapin artificiel? Depuis toujours, chez-nous, c'est le sapin naturel qui trône au milieu de notre salon. Je ne veux pas que ça change. 

La beauté d'un sapin vient du regard qu'on lui porte et de l'amour avec lequel nous le décorons. Bon, c'est vrai qu'il faut  bien l'habiller notre sapin pour mettre ses plus beaux attraits en valeur, mais il suffit de le mettre à son meilleur jour pour le faire briller de tous ses éclats.

Je suis certaine qu'il y a un lien à faire entre les personnes qui préfèrent les boules manufacturées identiques pour le temps des fêtes et celles qui optent pour la chirurgie plastique. Tout comme il y aurait une corrélation étroite entre les gens qui chérissent les ornements artisanaux et autres reliques familiales et qui achètent leur sapin de Noël naturel. J'aimerais voir la liste des questions de ce sondage... ho!ho!ho!

samedi 20 novembre 2010

Yellow Moon

Vendredi soir de novembre. Après la meilleure entrée de calamars frits en ville, un bon verre de vin rouge espagnol et une paella aux fruits de mer digne de la réputation de la Sala Rossa, je suis allée, avec deux copines, voir la pièce de théâtre Yellow Moon à l'Espace Go.

Ça faisait au moins un an que je n'étais pas allée voir une pièce de théâtre. La dernière fois, c'était au mois de mai 2009, au TNM. J'étais entrée corps et âme dans l'univers fascinant de Robert Lepage avec Le Dragon Bleu. La mise en scène et l'histoire m'avaient renversées, envoûtées et même si les puristes diront que cette pièce ne se comparait en rien au chef d'oeuvre intitulé Le projet Andersen, moi, j'avais adoré puisqu'elle avait réussit à me surprendre. Et j'adore les surprises.

Un poète qui fait rimer noir avec soir ou amours avec toujours ne me surprendra pas. J'aurais tendance à dire à celui qui écrit une histoire d'amour entre deux jeunes personnes troublées jonglant avec des assassinats, des suicides et la recherche d'un père absent d'attendre quelques années, que le secondaire c'est long mais qu'il y a une vie fascinante qui vient après.

Si cette personne n'est pas un poète pré-pubaire mais un écrivain de 41 ans, et qu'il le fait avec une mise en scène impeccable, épuré et efficace tout en mettant beaucoup de style dans ses phrases simples et qu'en plus, il laisse de très bons comédiens le soin de transmettre son message tordu, il me fera passer un très bon vendredi. David Greig a réussit cet exploit avec Yellow Moon. 

Même si les clichés s'enchaînaient plus rapidement que les secondes, son style d'écriture, ressemblant à une soirée de contes, laissait place à l'imaginaire du spectateur, à mon plus grand délice. L'éclairage était aussi brillamment utilisé ce qui fait que je suis restée jusqu'à la fin sans trop m'en rendre compte. Est-ce qu'on peut aimer autant la forme en rejetant le contenu? Yellow Moon le prouve.

Je ne médirai pas contre les auteurs qui tentent de réécrire les tragédies grecques mais est-ce que c'est vraiment ça qui va raviver la flamme des foules pour le théâtre? Vous me répondrez peut-être que les gens ne font simplement plus l'effort de sortir de leur sofa, mais alors, comment expliquer qu'il y ait 21 273 personnes à toutes les parties des Canadiens au Centre Bell

Ma théorie est simple: même si c'est toujours le même sport, chaque performance est unique et réinventée.

On pourrait pas faire pareil au théâtre et laisser tomber les re-mix de Phèdre? On ne pourrait pas faire pareil à l'orchestre symphonique et laisser tomber Handel, Bach ou Brahms au profit de jeunes compositeurs de talents à découvrir? 

Je ne dis pas de renier les grands classiques, mais même si Coldplay s'est inspiré des Beatles, le groupe ne jouent pas l'intégral de leur répertoire à tous les spectacles. 

Faudrait passer le mot. Et je n'utiliserai pas une colombe pour le faire.

lundi 8 novembre 2010

Combattre le temps.

Le temps. Quelle denrée rare! Être un pays débordant de temps comme ressource première, je ne ferai pas long feu et je serai envahie par de grande compagnie étrangères prêtes à tout pour puiser dans mes mines de temps bruts j'en suis certaine. J'en mettrais même ma montre au feu!

Nous manquons tout le temps de temps. Je cours constamment après mes minutes et je vendrais mon âme au diable pour ajouter quelques heures à ma journée. En plus, je sais pertinemment que ça serait complètement inutile parce que je les surchargeraient avec encore plus et j'en redemanderais, insatiable! Je serai une dictatrice damnée dans mon pays du temps et arriverait rapidement à bout de mes ressources.

Pour la première fois de ma vie, entre un souper avec mon frère, un travail long à remettre à l'université et une randonnée en montagne, (il faut bien prendre le temps de se relaxer!), je suis allée voir un gala de boxe. Je devrais plutôt dire LE gala de boxe où le champion d'Interboxe  Lucian Bute faisait face à Jesse Brinkley, le terrible américain.

J'étais plein de préjugée envers ce sport de combat, je doutais même de passer la première round. Je cherchais mon siège en pensant déjà à la prochaine étape de ma soirée: rentrer à la maison: taxi? autobus?, je vais voir.. peut-être me mettre à jour un peu sur les téléromans québécois sur tou.tv? mais si je veux dormir un peu avant ma randonnée, je devrais penser me coucher, ou faire mon épicerie? J'en étais à peu près là dans ma planification de retrait de cette soirée, que je prévoyais sanglante, lorsque le premier combat a commencé.

Contre toute attente, le combat n'était pas cruel et sans merci. Les deux boxeurs avaient encore leurs deux oreilles à la fin de la dernière round. Pire, j'assistais à une belle camaraderie entre les boxeurs lorsque la cloche annonçait la fin de l'altercation. Je me surprenais à aimer le spectacle, à admirer les attaques d'un, la défense de l'autre. Je voulais en savoir plus sur les catégories de poids et les règlements. J'attendais de pied ferme les boxeurs dont je connaissais maintenant toutes les statiques indiquées dans le petit dépliant ciré qui m'avait été remis à l'entrée du Centre Bell.

Les jeux d'éclairage, la cloche, la voix de l'annonceur enthousiaste sorti d'un film de Rocky et les filles en plastique et talons hauts avaient ensorcelés la foule. L'air était électrique.

Pour ajouter à l'expérience, j'étais assise à côté de la famille d'un des boxeurs roumain qui se démenait dans l'arène depuis un peu plus d'une demi heure.  La fierté du père, l'excitation fébrile de la soeur  et les acclamations des amis venus de loin pour soutenir cet homme mettaient un visage humain au sports. Heureusement parce que même en étant le vainqueur, ce dernier ne pouvait plus se vanter d'en avoir un après sa performance...

Les cris de joie, en turc, en tchèque, en québécois, m'assénaient de toute part. Complétement dépaysée, j'étais séduite, exaltée. Je ne  sentais plus les secondes, ne voyais plus les minutes et avais complètement perdue le compte des heures.

Je ne pouvais pas m'empêcher de penser que dans l'arène, comme dans le stade au complet, le temps n'avait plus la même signification. Une fraction de seconde d'inadvertance et un combat peut être perdu. Une fraction de seconde d'inadvertance et un combat peut être gagné. Il faut décortiquer chaque soubresaut de son adversaire, chaque battement de paupières et pour se faire, les boxeurs, avec leur concentration, ont, j'en suis certaine, le don de ralentir le temps.

Je me demande si j'ai le temps d'apprendre à boxer...

jeudi 7 octobre 2010

50 etoiles dans les yeux

Cette note sera sans accent mais pleine d amour.

Je suis dans le monde des lignes et des etoiles. New-York. New-York.

Je partais seule mardi soir, dans la nuit, avec une petite apprehension. Je partais encore seule dans la nuit pour un autre pays.

Je connais bien les Etats-Unis, mais New-York bourdonne et je ne savais pas que j allais y trouver la tranquilite d esprit que je cherchais pour mes vacances. Apres une journee, je suis seduite.

Mon coeur s accelere lorsque je regarde droit dans les yeux de cette ville eternelle. Elle vit et revit, change d habit mais sera toujours aussi scintillante.

J etais dans le metro hier, qui aurait bien pu etre il y a 20 ans, tant il me paraissait familier. Un homme demandait a aider les autres voyageurs pour quelques pieces, personne ne paraissait incommodes, meme plus surprenant, lui faisait transporter un sac et lui donnait de l argent. Un voisin que l on aide dans cette maree d inconnus.

Au prochain arret, entre deux embarquements, j apercu un jeune homme qui dansait et rappait, tout sourire. Les gens tappaient des mains dans le rythme autour de lui. Bonne humeur contagieuse. Je repartais pour une autre station le coeur plus humain. Je croisais le regard d une jeune mere et de ces enfants. New-York a bien change depuis Giuliani.

En sortant du Metropolitan Museum of Art pour rejoindre un ami dans le Chinatown, je ne pouvais m empecher d aimer. Aimer cette ville musicale qui grouille d art et de vie. Je regardais les gratte-ciel derriere Central Park avec 50 etoiles dans les yeux.

Pour Dominik:

Voici la sortie de l elephant du chapeau: le fameux cow-boy de Times Square se presentera au prochaine election presidentiel. Il se presentara pour le parti conservateur. ;D a lire