dimanche 19 septembre 2010

À votre santé!


Samedi matin paisible à la campagne. Je suis assise sur la galerie de bois, contemplative, à écouter les mésanges crier leur joie de vivre automnale. Je lis La Presse, sans empressement, tout en sirotant un thé vert, emmitouflée dans mon gros chandail de laine que je viens tout juste de sortir du garde-robe de cèdre.

Comme d'habitude, je me réveille tranquillement en lisant la section vacances question de rêver encore un peu. Bruno Blanchet qui fuit la routine de son existence sur tous les continents est pourtant bien ancré dans la mienne. Sa chronique hebdomadaire est une drogue sans malice que je savoure autant que ma boisson encore fumante.

Les yeux ouverts, je m'attaque ensuite au cahier principal, celui de l'actualité, pour me ramener à la réalité de la vie. Prostitution, enquêtes policières, commission Bastarache; la ville revient me chercher sur bon balcon ensoleillé.

Coincé entre deux éditoriaux, un titre a retenu mon attention. Rima Elkouri, dans son article intitulé Recalé à Montréal, docteur à Paris, raconte comment un montréalais retraité de 75 ans recalé par l'Université de Montréal a obtenu, grâce a beaucoup d'acharnement, son doctorat à la Sorbonne de Paris avec une mention très honorable. Bravo M Morin. Fin de l'histoire. Et non! Ce n'est malheureusement pas si simple.

Nous ne saurons jamais vraiment pourquoi la thèse de ce monsieur, portant sur le peintre Jean-Philippe Dallaire et l'art mural, ayant préalablement été approuvée, a ensuite été rejetée par les membres du jury. Nous ne saurons jamais si Mme Grandbois, elle-même une référence sur le sujet, siégeant sur le comité décisionnel, a vraiment influencé le jury dans le but de préserver sa position dans le milieu.  Ce que je sais, c'est que cette histoire m'a vraiment secouée.

Combien de fois de bonnes idées doivent-elles être passées au veto par des personnes de mauvaise foi? Qu'est-ce qui pourrait pousser une vraie passionnée de peinture a vouloir retrancher une thèse amenant des idées contraires à la sienne? N'est-ce pas qu'une base pour un bel échange? Surtout que le nombre de personne pouvant amener des faits intéressants sur Jean-Philippe Dallaire et l'art mural ne doit pas être si élevé... Où est passé le temps des collaborations?

Certains gouvernements limitent le savoir de leur peuple pour mieux les contrôler, utilisent la censure. Nous croyons que ces régimes draconiens sont bien loin de notre réalité, mais le sont-ils?

Nous avons mis des hommes sur la lune donc ça fait longtemps qu'on sait que le ciel n'est plus une limite. Comment se peut-il que dans un monde où tout est possible, où nous prônons l'avancement de l'espèce, des docteurs immigrants ne se trouvent pas d'emploi ou que nous n'ayons pas encore accès à des dossiers de santé informatisés? Encore une histoire de mauvaise volonté?

Je prends la dernière gorgée de mon thé maintenant froid et elle me laisse un goût amer en bouche. 



2 commentaires:

  1. Andrée-Lyne,

    Moi aussi j'ai lu cette histoire assez curieuse. Et j'aime beaucoup la façon dont vous l'avez traitée.

    Merci.

    PL

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  2. Moi, j'avais pas lu l'histoire, j'ai aucune idée de ce dont tu parles. Un doctorat sur une murale?

    ok.

    Je pense qu'on peut bien lui en donner deux.

    Dom :)

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